Suis-je trop vieux pour commencer une analyse ? La question de l’âge nous traverse régulièrement pour toute action dans nos vies quotidiennes. Au fil du temps, nous faisons des renoncements d’actions, de comportements, de projets réalisés ou non jadis.

L’écoute analytique inconditionnelle

La démarche d’une analyse propose une méthode quasi inconditionnelle d’introspection valable pour chacun.e d’entre nous : parler librement des pensées qui nous traversent, les associer sans se préoccuper du sens, du sentiment, de l’émotion qui en découlent. Tout se dit en analyse. Tout s’entend par l’analyste. Un.e analyste qui se met dans une posture d’écoute encadrée dans sa pratique, respectueuse et accompagnante. Une analyse peut se commencer à tout âge. Une meilleure compréhension de notre propre vie a des répercussions en bien sur les personnes de notre entourage. Connaître les motivations qui ont gouverné notre vie procure une joie intérieure incomparable à nulle autre. Tel un enfant qui réussit à assembler les pièces d’un puzzle.

Sigmund Freud et la question du vieillissement

Sigmund Freud exprimer la question de la vieillesse dans la cadre analytique dans quatre textes De la méthode psychanalytique (1904), De la psychothérapie (1905), Extrait de l’histoire d’une névrose infantile. (L’homme aux loups) (1918), L’analyse avec fin et l’analyse sans fin (1937).

L’âge n’est pas une contre indication pour la cure analytique. François Villa, dans un article disponible sur le Cairn et paru dans Carnets psy, numéro 2014/4, mentionne que « Ce n’est donc pas l’âge en tant que nombre d’années qui constitue une contre-indication mais ce qu’il en est de la qualité des processus qui s’accomplissent dans la durée. » En effet, si les excitations psychiques provoquées par les événements de la vie n’ont pas été élaborées au fur et à mesure, il en résulte une accumulation qui pourrait s’avérer difficile à gérer à la fin de vie. Mais l’âge n’est pas une contre indication suffisante pour renoncer à un travail analytique.

Le rapport 2022 des Petits frères des pauvres

Le 7ème rapport des Petites frères des pauvres montre que le sentiment amoureux ne disparaît avec l’âge, que la pulsion de vie peut être aussi présente que lors des plus jeunes années. Refaire sa vie est aussi envisageable. Le temps ne change rien à l’affaire. C’est l’état d’esprit avec lequel la vie est menée qui compte.

Et l’état d’esprit n’est pas déterminé une fois pour toute. Une introspection analytique, une compréhension de sa vie dans le cadre d’une analyse avec un psychanalyste permet au sujet de rendre conscients ses conditionnements inconscients, et de comprendre la trajectoire de son vivant. Une belle aventure à mener jusqu’au bout.

Guylène Dubois, 29 novembre 2022.

Nathanaël Picard,  pour le dessin.

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