Lucas Bielli, psychanalyste à Montpellier et Guylène Dubois, psychanalyste à Sète animent la chronique hebdomadaire Radio divan, pour une psychanalyse populaire. Deux voix pour explorer un sujet psy.

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Extr. de l’émission : le deuil

Le deuil

1/ contexte.

Bonjour Guylène, j’aimerai commencer par mettre la lumière sur le domaine de l’archéologie et son apport quand au sujet.

Il y a de nombreuses preuves de la manière dont les sociétés humaines ont pratiqué l’inhumation et l’enterrement de leurs morts depuis les premières sociétés il y a environ 100 000 ans. Les archéologues ont également trouvé des preuves de l’utilisation de bijoux et d’objets funéraires pour accompagner les morts dans leur voyage vers l’au-delà dans de nombreuses sociétés antiques. Ces objets peuvent nous donner des indices sur les croyances et les pratiques funéraires de ces sociétés, y compris leur manière de faire face au deuil.

Des bijoux et des objets en métal précieux en Egypte ancienne, en Mésopotamie et dans d’autres parties du Moyen-Orient, Des poteries et des vases funéraires qui ont été trouvés dans des tombes en Grèce antique et en Italie, Des statuettes et des figurines qui ont été enterrées avec les morts dans de nombreuses parties du monde, y compris en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. 

Il est difficile de savoir exactement comment ces objets ont aidé les gens de ces époques à faire le deuil, car nous ne disposons pas de sources écrites décrivant leur utilisation ou leur signification. Cependant, il est possible que ces objets aient joué un rôle important dans la manière dont les gens de ces époques ont fait le deuil de leurs proches décédés.

En enterrant ces objets avec les morts, ils pouvaient exprimer leur affection et leur respect pour le défunt et leur offrir des biens matériels pour leur voyage dans l’au-delà. En utilisant ces objets comme des représentations de dieux et de déesses protecteurs, ils pouvaient également espérer que ces divinités veilleraient sur le défunt et l’aideraient dans son voyage vers l’au-delà.

Il est également possible que ce  objets aient été utilisés pour aider les gens à accepter la perte de leur proche et à surmonter leur deuil. En se rappelant le défunt à travers ces objets et en offrant des offrandes pour lui, ils pouvaient continuer à entretenir un lien avec lui après sa mort et trouver du réconfort dans la croyance qu’il était en paix dans l’au-delà.

2/Psychanalyse

Selon Sigmund Freud, le deuil est un processus normal et naturel qui survient lorsque nous perdons un être cher ou quelque chose de significatif dans notre vie. Il a défini le deuil comme une réponse psychologique à la perte d’un objet d’amour, que cet objet soit une personne ou quelque chose d’autre qui a une valeur affective pour nous.

Freud a également décrit plusieurs étapes du deuil, y compris le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Selon lui, ces étapes sont normalement traversées dans l’ordre, bien que chaque individu puisse passer plus ou moins de temps dans chaque étape et que l’ordre dans lequel ils sont traversés peut varier d’une personne à l’autre.

Freud a également noté que le deuil peut être affecté par de nombreux facteurs, tels que le lien émotionnel que nous avons avec la personne ou l’objet perdu, la manière dont nous avons appris la perte et la manière dont nous avons été soutenus pendant le deuil. Il a souligné l’importance de laisser les gens faire leur deuil à leur manière et de leur offrir du soutien et de la compréhension pendant cette période difficile.

Il est important de se rappeler que chaque personne fait son deuil à sa manière et qu’il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » façon de faire son deuil. En tant que psychanalyste, notre rôle est de soutenir la personne et de l’aider à trouver des moyens de faire face à sa douleur et de se remettre de sa perte de manière saine.

Pour finir , je vous propose cette citation de feu la Reine Elizabeth 2 :

« Le deuil est le prix que nous payons pour avoir aimé ».