Photo d’Isaac Mitchell. Unsplah.

Lucas Bielli, psychanalyste à Montpellier et Guylène Dubois, psychanalyste à Sète animent la chronique hebdomadaire Radio divan, pour une psychanalyse populaire. Deux voix pour explorer un sujet psy.

Pour écouter l’émission sur FM-PLUS. Et sur Youtube.

Pour écouter sur Spotify.

Extr. de l’émission : l’angoisse

L’angoisse sans objet.

J’aimerai revenir sur cette notion d’angoisse sans objet, définie comme ne pas savoir de quoi on a peur, de quoi on angoisse..

Cette angoisse est éprouvée comme sentiment d’insécurité intérieure, qui survient automatiquement, sans contrôle. Cet état d’affect envahit aussi bien notre mental que le corps qui va réagir. En transpirant , en tremblant, sans qu’il y est de danger apparent, de danger représenté distinctement. Il y a comme un excès de tension que l’on ne contrôle pas. Il y a beaucoup de situations dans nos vies qui provoquent ce sentiment d’angoisse avant même de les avoir vécues. Toutes les situations que l’on ne maîtrise pas vont générer ce sentiment d’angoisse, qui s’apparente au stress.

L’angoisse qui génère de la souffrance

Cette réaction psycho/physiologique n’est pas pathologique tant qu’elle n’est pas invalidante. C’est lorsque l’angoisse commence à générer une souffrance, à désorganiser la vie des personnes, qu’il est souhaitable alors d’envisager un suivi thérapeutique. En psychanalyse, on dit que cet état désagréable met en présence chez le sujet un désir et une défense.

Pour Freud, cette manifestation d’angoisse serait une réplique d’un état de détresse ressenti quand nous étions enfant, état que nous ne pouvions pas verbaliser.

L’angoisse de séparation : montée de tension désagréable expérimentée au moment d’une séparation. On sait ce que l’on quitte, et on ne connait pas vers quoi nous allons. On dit que cette crainte prend son origine au moment où l’enfant prend conscience que sa mère est une personne différente de lui-même et qu’elle peut à tout moment disparaître de sa vue. Cette expérience vécue par l’enfant constitue le prototype des séparations futures.

Pour Lacan, l’angoisse surgit quand le sujet est confronté au manque du manque, c’est à dire à une altérité toute puissante (cauchemar, double aliénant, inquitétante étrangeté) qui l’envahit au point de détruire en lui toute faculté de désir (in Roudinesco).

Guylène Dubois, 8 novembre 2022.