Entre maîtres et divan, un voyage intérieur
Chères auditrices, chers auditeurs, bienvenue sur Radio Divan. Aujourd’hui, nous nous immergeons dans le précieux trésor des « Analectes » de Confucius, qui nous révèle : « Si je marche avec deux étrangers, ils seraient tous deux mes maîtres. De l’un, je m’inspirerai de ses qualités et de l’autre, je corrigerai les défauts en moi. » Voilà une profonde incitation à l’introspection et à l’humilité.
Les lacs interconnectés
Imaginez-vous au bord d’un lac paisible : chaque interaction ressemble à une pierre que l’on jette à sa surface. Les ondulations qui en résultent incarnent les résonances de ces échanges au tréfonds de notre psyché. Plutôt que de nous percevoir comme des îlots solitaires au milieu d’un vaste océan, cette sagesse nous fait comprendre que nous sommes semblables à des lacs interconnectés, constamment influencés par ce qui nous entoure. Chaque rencontre, chaque écho d’un échange ou d’un regard, nous offre une opportunité d’approfondir notre connaissance de nous-mêmes, de sonder ces ondes et de croître à travers elles.
Confucius, l’invitation à ralentir
Sociologiquement parlant, nous évoluons dans une ère où les médias sociaux, la technologie et la mondialisation exacerbent la compétition et la comparaison. Alors que chacun tente de projeter sa meilleure image, souvent au détriment de l’authenticité, Confucius, avec une sagesse qui traverse les âges, nous offre un contrepoids. Il nous invite à ralentir, à écouter avec intention, à engager un véritable dialogue avec autrui, et par-dessus tout, à apprendre les uns des autres. C’est un vibrant plaidoyer pour une harmonie sociale fondée sur la mutualité et la reconnaissance des trésors insoupçonnés de sagesse que chacun d’entre nous porte en lui.
Le mythe de Narcisse
Le mythe de Narcisse par exemple, nous raconte l’histoire d’un jeune homme d’une grande beauté qui, captivé par son propre reflet, se laisse dépérir au bord d’une source. Il incarne l’amour-propre démesuré et l’égocentrisme. A contrario, la citation de Confucius célèbre l’humilité et la reconnaissance de la valeur intrinsèque de chaque homme, il nous incite à tourner notre regard vers les autres, à reconnaître leurs qualités tout en se servant de leurs imperfections comme d’un miroir pour se perfectionner.
Si Narcisse avait adopté l’attitude recommandée par Confucius, il aurait cherché la compagnie d’autres personnes, appris d’elles, et trouvé une croissance beaucoup plus profonde dans ses interactions plutôt que dans la vaine contemplation de lui-même.
Trouver la lumière dans les moments les plus sombres
En conclusion chers auditeurs, la prochaine fois que vous marchez entre deux personnes, songez que l’une pourrait vous montrer comment trouver la lumière dans les moments les plus sombres, tandis que l’autre pourrait justement être celle qui vous rappelle pourquoi il est parfois nécessaire d’avoir des nuages pour apprécier le soleil.
Nous vous remercions de votre fidélité à Radio Divan, où chaque émission est une invitation au voyage de l’esprit. Restez à l’écoute pour d’autres aventures au cœur de la pensée humaine.
Lucas Bielli, psychanalyste à Montpellier