Lucas Bielli, psychanalyste à Montpellier et Guylène Dubois, psychanalyste à Sète animent la chronique hebdomadaire Radio divan, pour une psychanalyse populaire. Deux voix pour explorer un sujet psy.

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Extr. de l’émission : l’inconscient

La division du psychique en conscient et inconscient est la présupposition fondamentale de la psychanalyse : elle seule lui donne la possibilité de comprendre les processus pathologiques aussi fréquents qu’importants de la vie de l’âme, et de les faire entrer dans le cadre de la science. In Le moi et le ça (1923).

L’inconscient une dynamique psychique

Une autre notion importante pour définir l’inconscient, est celle de la dynamique psychique, d’un mouvement entre ces deux espaces psychiques, entre l’inconscient et le conscient. Les éléments psychiques inconscients, appelés représentations, sont responsables de certains effets, perceptibles dans nos vies. Mais, il nous est spontanément parfois difficile de faire le lien entre ces effets, souvent néfastes, et les éléments psychiques inconscients, les représentations. S. Freud, toujours lui, a constaté à travers ses expériences, que les représentations inconscientes subissent la force du refoulement.

Le refoulement

Le refoulement maintient ces représentations éloignées de notre conscience et sont donc déconnectées de leurs effets qui eux sont conscients. La technique psychanalytique, la cure permet justement de supprimer l’opposition de cette force, de cette résistance. Par le travail analytique, ces représentations, et leurs liens avec les effets provoqués sont rendus conscients. Le concept de l’inconscient est donc né en identifiant ce processus dynamique du refoulement. Le refoulé est le prototype de l’inconscient. Les éléments refoulés sont essentiellement des désirs de l’enfance, et particulièrment des désirs sexuels, inacceptables pour l’individu qui veut les ignorer. Pourtant, ces désirs existent bien en nous, ne sont pas exprimés directement en raison de notre éducation, de la censure qui se met en place au fil de notre éducation. Ces désirs refoulés se manifestent toutefois par des processus indirects. A travers des lapsus, des mots utilisés à la place de ceux qui sont attendus, des erreurs de langage, ou même d’écriture, ou encore des actes manqués.

2ème conception de l’inconscient

En 1900, S. Freud élabore cette première distinction que je viens de décrire en ces trois parties, le conscient, le préconscient et l’inconscient. En 1920, S. Freud propose une autre organisation de notre système psychique. Il va identifier le ça qui serait la partie la plus archaïque de notre personnalité, le moi qui se construit au fil de notre évolution et le surmoi, ultime étape où l’individu a inconsciemment intégré les notions d’interdit. Si on compare cette deuxième définition de l’inconscient à la première, on peut dire que le ça est dans l’insconscient, le surmoi est en partie conscient et inconscient avec une grande partie inconsciente, et que le moi a également une partie dans l’inconscient. Un peu plus près de nous, Jacques Lacan, en 1958 dira que « l’inconscient est structuré comme un langage ». A la fin de sa vie, il utilisera les nœuds borroméens pour représenter l’inconscient. Mais cela est un autre sujet.

Guylène Dubois, le 14 janvier 2023

Guylène Dubois, 31 janvier 2023.