Photo de Jeremy Bishop.

Lucas Bielli, psychanalyste à Montpellier et Guylène Dubois, psychanalyste à Sète animent la chronique hebdomadaire Radio divan, pour une psychanalyse populaire. Deux voix pour explorer un sujet psy.

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Extr. de l’émission : Le désir selon Jacques Lacan.

J’aimerai évoquer cette notion de désir en me rapprochant de la pensée de Jacques Lacan, psychanalyste français, mort en 1981. Et je ferai allusion à notre émission précédente sur la culpabilité en le citant : La seule chose dont on puisse être coupable, c’est d’avoir cédé sur son désir. La seule tâche qui finalement nous importe dans le travail analytique, après avoir bien sûr compris et apaisé les souffrances de nos patients, c’est d’aider le sujet à ne pas se raconter d’histoires sur son désir.

L’authentique désir de l’individu

Au fond, le but de l’analyse, dans son ultime chemin c’est de trouver l’authentique désir de la personne. A quoi cela correspond-il dans la réalité ? Le patient vient souvent consulter pour régler un problème apparent de sa vie : une mésentente conjugale, des conflits avec ses enfants, des dilemmes professionnels. Mais ces motifs tout à fait valables et estimables vont permettre, en résolvant ses difficultés, à trouver, identifier la place de son désir profond. Cette notion de désir, je la traduirai volontiers par ce qui fonde notre identité, notre raison de vivre. Ce qui nous fait profondément ressentir ce principe de vie. Le désir, c’est cela. C’est une pierre précieuse que personne ne peut nous enlever et qui est souvent enfouie, cachée sous des décombres, ou des amoncellements de pierres, de détritus, de buissons serrés où ne pénètre plus la lumière. Le désir, il est toujours singulier, unique, pas interchangeable, et le but d’une analyse c’est d’accéder à la connaissance de ce désir. Une connaissance, qui n’est pas seulement d’ordre intellectuelle « je sais que », qui est aussi d’ordre instincitif, sensoriel. Là où je suis, je suis bien, je suis en harmonie avec moi-même. En harmonie avec ceux qui m’entourent. Je n’ai plus rien à revendiquer, je ne suis plus dans la plainte. Je suis face à ce que je suis. Et cette quête là, elle nécessite parfois, souvent un temps de dé-construction. Déconstruire ce qui été élevé devant, élevé contre. Pour mettre à jour ce trésor intérieur et le faire vivre.

Guylène Dubois, 20 septembre 2022.