Lucas Bielli, psychanalyste à Montpellier et Guylène Dubois, psychanalyste à Sète animent la chronique hebdomadaire Radio divan, pour une psychanalyse populaire. Deux voix pour explorer un sujet psy.
Pour écouter l’émission sur FM-PLUS. Et sur Youtube.
Extr. de l’émission : la névrose
Le terme de névrose
Le terme de névrose existe depuis 1769 et a été proposé par William Colen (1710-1790, médecin écossais pour définir les maladies nerveuses qui entraînent des troubles de la personnalité. En 1893, Sigmund Freud reprend ce concept pour désigner une maladie nerveuse qui apparaît suite à des conflits psychiques, des frustrations qui datent de l’enfance.
La personne névrosée
La personne névrosée fait le divan du psychanalyste. C’est une personne qui n’est pas malade, dans le sens où son mieux-être ne nécessite pas de médicaments. C’est une personne qui ressent qu’un épanouissement personnel pourrait advenir si elle parvenait à surmonter des peurs, des angoisses, des inquiétudes qu’elle ne s’explique pas. Elle aspire à un mieux être personnel, des relations sociales plus apaisées. Elle constate qu’elle vit des situations d’échec à répétition sans qu’elles ne s’expliquent rationnellement, ou encore qu’elle rencontre des personnes nuisibles. La personne névrosée aspire au bonheur mais a des difficultés pour vivre pleinement une vie heureuse. La méthode de la psychanalyse apporte une compréhension des mécanismes intérieurs en recherchant dans les premières années de la vie les origines de ce mal-être.
Les névroses
La névrose est pour S. Freud, une affection liée à un conflit psychique inconscient d’origine infantile et ayant une cause sexuelle. Il va différencier les névroses des psychoses. La névrose s’origine dans une cause sexuelle liée au complexe d’oedipe. Ainsi, il y a les névroses d’angoisse, obsessionnelles, ou d’hystérie symptômes du mécanisme de défense qui lutte contre la réalisation d’un désir inacceptable dans la réalité. Et puis il y a les névroses traumatiques.
Les névroses traumatiques
Les névroses traumatiques sont celles qui apparaissent suite à un choc émotionnel, brutal et bouleversant. Face à ce traumatisme qui le submerge, l’individu ne peut maîtriser les incidents psychiques qui en découlent. Par-exemple, les personnes témoins, ou victimes d’un attentat peuvent être sujets à une névrose traumatique qui se manifestera par des cauchemars récurrents, des flash traumatiques, accompagnés d’obsessions ou encore d’un sentiment de culpabilité grandissant, notamment dans le cas des survivants à des événements meurtriers.
Les psychoses
Et ce qui ne rentre pas dans la catégorie des névroses ce sont les psychoses, qui s’originent dans la petite enfance, avant 2 ans. L’être atteint de psychose vit dans une réalité délirante et hallucinatoire et sa personnalité est profondément altérée. La définition de Pierre Desproges (1939-1988) est éloquente : Un psychotique, c’est quelqu’un qui croit dur comme fer que 2 et 2 font 5, et qui en est pleinement satisfait. Un névrosé, c’est quelqu’un qui sait pertinemment que 2 et 2 font 4, et ça le rend malade.