Lucas Bielli, psychanalyste à Montpellier et Guylène Dubois, psychanalyste à Sète animent la chronique hebdomadaire Radio divan, pour une psychanalyse populaire. Deux voix pour explorer un sujet psy.

Pour écouter l’émission sur FM-PLUS. Et sur Youtube.

Extr. de l’émission : Le jeu par Lucas Bielli.

Le jeu

 1/ Introduction

 C’est à l’époque du Paléolithique que remontent les premières preuves de jeux. L’une des plus anciennes traces découvertes est le jeu de semailles, également connu sous le nom de Mancala dont des versions gravées dans la roche ont été trouvées en Jordanie. Il s’agit d’un jeu de stratégie qui implique le déplacement de graines ou de pierres sur un plateau avec plusieurs trous. Outre son rôle en tant que passe-temps, ce jeu avait également une signification culturelle et rituelle. En Afrique, certains jeux de Mancala étaient utilisés pour deviner l’avenir, tandis qu’en Asie et dans le Pacifique, ils étaient parfois associés à des cycles de plantation, donc liés à l’agriculture.

Jouer à des jeux comme le Mancala a eu des implications importantes pour le développement cognitif. Les jeux de stratégie demandent de la planification, de l’anticipation et une pensée flexible, des compétences qui sont bénéfiques dans de nombreux aspects de la vie.

2/ le jeu de GO

Remontant à au moins au 6ème siècle avant notre ère, le Go est considéré comme l’un des plus anciens jeux de plateau encore joués aujourd’hui et a une riche histoire culturelle. Le Go était considéré comme l’une des quatre compétences artistiques que devaient maîtriser les lettrés chinois, aux côtés de la calligraphie, de la peinture et de la musique. Jouer au Go était donc non seulement un passe-temps, mais aussi une expression de statut social.

Du point de vue psychanalytique le plateau de Go est comme une représentation symbolique de l’espace intérieur et extérieur du joueur. Le joueur doit à la fois être conscient de son propre « territoire » (ses pierres et leur disposition sur le plateau) et attentif à l’espace de l’adversaire.  Ici, on se rapproche de la notion d’individuation, ou le sujet doit à la fois se prendre en compte mais également le monde qui l’entoure.

La notion de conflit et rivalité est l’essence de ce jeu, une image de la représentation symbolique des conflits internes que nous vivons entre nos désirs conscients et inconscients et des conflits externes avec les autres.

On se rapproche du concept freudien du « désir » car le joueur doit non seulement comprendre son propre désir, son objectif dans le jeu, mais aussi le désir de l’adversaire. En effet, le jeu de Go demande une planification stratégique et la capacité d’anticiper les mouvements de l’adversaire… suite sur www.radiofmplus.org