Lucas Bielli, psychanalyste à Montpellier et Guylène Dubois, psychanalyste à Sète animent la chronique hebdomadaire Radio divan, pour une psychanalyse populaire. Deux voix pour explorer un sujet psy.
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Extr. de l’émission : le destin
Choix ou destin ?
La question du destin pose aussi la question du choix. Le choix découle de la volonté, le destin relève de l’inconscient. Mais en psychanalyse il y a des significations très précises encadrées par des expressions. On parle par-exemple de choix de la névrose. Cette expression ne signifie pas que l’on choisit ses névroses, mais que l’individu choisit celle qui s’accorde le mieux à son ensemble de prédispositions intra-psychiques. Cette position n’est pas compatible avec la rigueur de la psychanalyse. Il y a des notions comme l’hérédité, la constitution physique, la généalogie qui ne rentrent pas dans le champ d’investigation de la psychanalyse.
L’analyse du destin
Toutefois, le psychanalyste suisse Leopold Szondi, décédé en 1986, s’est intéressé à cette théorie du choix et a inventé le terme d’analyse du destin. C’est une analyse des généalogies fondée sur l’inconscient, sans tomber dans une typologie psychanalytique. Selon lui, chaque sujet posséderait un génotropisme, une sorte d’inconscient familial qui déterminerait ses choix. Et cel, non seulement dans le domaine amoureux, où les choix s’effectueraient en fonction de ressemblances latentes inscrites dans le code génétique, mais aussi dans le domaine professionnel où le choix opérerait à partir d’affinités pulsionnelles.
C’est l’anatomie qui est le destin
Le destin est plus fréquemment utilisé en philosophie qu’en psychanalyse. Freud parle de l’anatomie qui est le destin. Car seule l’anatomie rend compte de la différence des sexes. Le destin se trouve donc engagé dans l’histoire de la constitution du sujet, l’hérédité, l’ascendance parentale.
Guylène Dubois, 15 novembre 2022.