Affiche du film, Le Phallus et le néant.

Les réponses argumentées apportées par Elisabeth Roudinesco au Livre noir de la psychanalyse n’auront pas suffi. Le Phallus et le néant, ce documentaire de Sophie Robert se tient dans la droite ligne des détracteurs d’une discipline découverte il y a déjà plus d’un siècle. Les résistances sont toujours là, bien ancrées et s’installent dans un raisonnement pseudo-rationnel et manipulateur. Ces deux heures de projection nous imposent les visages en gros plan de psychanalystes cliniciens, essayistes et universitaires. Des arrêts de caméra sur les mimiques d’expression ridiculisent volontairement les visages. Cette condamnation visuelle culmine au générique de fin, où ces mêmes visages encerclés, sous titrés de leur qualité et leur fonction sont projetés, accompagnés d’une musique lancinante. Quant aux victimes de pédophilie qui interviennent à la fin du documentaire, leurs voix émanées de visages ombrés dénoncent les comportements des psychanalystes rencontrés lors de leur parcours de soin et qualifient de thérapeute la personne qui les a guéris. Le manque de culture des concepts psychanalytiques de la réalisatrice ne devrait pas être en cause – elle affirme avoir lu plus d’une centaine de livres de psychanalyse, il serait donc là d’un film à charge. Comment l’association Oser le féminisme 34 peut-elle cautionner cette accumulation de clichés, d’imprécision du langage psychanalytique ? Comment les psychanalystes ont-ils pu autoriser cette charge contre eux et leur discipline ? Dupés par le montage ? Comment le cinéma indépendant le Diagonal (rue de Verdun, Montpellier), peut-il qualifier ce film d’utilité publique ? 

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