La permanence un film d’Alice Diop (2016).
Un huis-clos sur la permanence du docteur Jean-Pierre Geeraert et de la psychiatre Evelyne Vaysse dans les locaux de l’hôpital Avicenne à Bobigny en Seine-Saint-Denis. Ce lieu de consultation est un lieu issu du système de la PASS (Permanence aux soins de santé, lieu d’accueil médico social dans les hôpitaux) installée en 1998 grâce à la loi sur la précarité de Martine Aubry. Ce dispositif s’adresse aux personnes qui ne bénéficient pas du système de santé français. Ce sont une dizaine d’hommes qui se présentent face à la caméra d’Alice Diop et qui viennent consulter le docteur Geeraert. La prise en compte de la santé psychique et les soins apportés sont des conditions rarement réunies au désarroi du docteur Geeraert. Ses patients sont des hommes qui vivent pour la plupart d’entre eux dans la rue, ont quitté leur pays pour préserver leur vie, ont été battus et torturés. Les maux somatiques sont liés à des troubles psychiques, d’où la présence de ces deux praticiens lors des consultations. Alice Diop filme en gros plan ces visages d’hommes exténués, apeurés, souffrants mais très loins d’une plainte lancinante. La Permanence d’Alice Diop suit Vers la tendresse (2017) et La mort de Danton (2011). En 2021, Alice Diop réalise Nous, où elle s’interroge sur cette expression Nous sommes un peuple.
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